La Dispersée

Pourquoi choisir ?

Cher Burda…

Comme beaucoup d’autres, j’ai découvert la couture grâce à toi.

Oh, tu m’as fait suer, oui, tu m’as maintes fois découragée. Mon tout premier numéro, c’était celui de septembre 2010. Je me rappelle, j’étais tellement motivée. Hélas, tes explications étaient trop obscures, elles le sont d’ailleurs parfois encore, des années après. Toujours est-il qu’il m’a fallu bien de la patience et de la persévérance pour venir à bout de cette tunique. Tunique réalisée dans un coton jaune poussin bien trop rigide et que je ne risque pas de porter de sitôt. Mais passons sur ce demi-échec, car ce n’est pas de moi, mais bien de toi qu’il s’agit aujourd’hui.

Tous les mois ou presque, je me ruais sur les extraits des sites russes, allemand, ou de feu le blog « Pa-n-da » qui, on ne sait comment, récupérait tous les visuels des semaines, parfois même un mois avant la sortie dudit magazine. Presque toujours, je m’enthousiasmais pour des jolis détails, les coupes sophistiquées. Tu étais le plus complet, le meilleur des magazines de couture et lassée de courir les kiosques à ta sortie, j’ai décidé de m’abonner. 2 ans, c’est le temps qu’il m’a fallu pour « boucler la boucle », c’est à dire pour avoir assez de patrons à coudre pour une vie entière (bon ok, j’exagère un chouïa) ou pour commencer à revoir dans les derniers numéros des modèles que j’avais déjà dans un ancien. Je garde précieusement cette collection de numéros de 2010-2012 que l’on s’arrache désormais en occasion (ah ! La fameuse robe Dolce Vita…) tout simplement car le choix de modèles était varié, de qualité et souvent intemporel.

Burda magazines 2011 2012 2013 2014 2015

Hasard ou pas, c’est à ce moment qu’est sortie une flopée de nouveaux magazines très différents de toi.

Ils étaient plus frais, plus amusants. Plus simples aussi. Ils collaient à la tendance : des modèles épurés et faciles à coudre comme à porter. J’avoue t’avoir fait quelques infidélités et aussi avoir fait de belles découvertes. J’ai aussi découvert le monde des patrons indépendants. J’avoue qu’avant, je n’aurais pas vraiment osé m’y mettre, aux patrons pochette. Je ne sais pas, c’était comme entrer dans un monde hermétique auquel je n’appartenais pas. Déjà, lorsque j’ai mis pour la première fois les pieds à la mercerie en face de chez moi, j’ai vu comme une sorte de panique et d’incompréhension dans le regard de la vendeuse. Alors que là, c’était différent. Des filles d’une vingtaine, trentaine d’années comme moi qui lançaient leurs patrons, modestement, dans un style et avec une esthétique dans lesquels je me reconnaissais.

Après tout ça, j’avoue, je t’ai regardé différemment. C’est toujours comme ça les relations, on s’enthousiasme et un beau jour, on se trouve un peu bête. J’ai commencé à te trouver des défauts. J’ai regretté tes articles verbeux sur des expositions de macramé à l’autre bout de la France, ton avant-gardisme un peu trop prononcé, tes photos si sophistiquées qu’elles en devenaient irréelles (sans parler des mannequins affamées… ou retouchées ?), tes étoffes certes magnifiques mais introuvables et inabordables… Au fond pourtant, je t’ai toujours apprécié et je continue à t’utiliser, après tout je possède désormais un sacré panel de possibilités et au fil de ma progression, je recherche des choses différentes. A défaut d’instructions claires, j’ai développé mon sens de la débrouille à force d’erreurs et d’essais… Sur le coup j’ai pesté, mais j’ai vraiment appris. Cependant, c’est bien rare que je te cherche encore chez mon marchand préféré.

Alors que les événements récents de la blogosphère nous rappellent que tu restes une valeur sûre à moindre coût, j’ai tout de même l’impression d’un certain gâchis. Tu cherches à ressembler à un Vogue ou Elle, pas de chance, ce n’est vraiment pas mon truc. Je rêve d’une refonte plus fraîche, plus épurée et axée sur les modèles mais je veux garder les coupes pointues, la rigueur et les défis car il n’y a que chez toi qu’on les trouve encore. En attendant, je garde mes magazines. Il faut souvent attendre plusieurs années pour voir en magasin ce qui nous paraissait alors importable (ou infaisable) dans tes pages…  L’avantage d’être avant-gardiste, c’est que tu te bonifies et l’investissement se justifie avec le temps. Comme le bon vin, quoi !

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7 Discussions concernant
“Cher Burda…”
  • Bonjour
    Très joli article, je me suis reconnue dedans ! Je trouve les burda très compliqué à comprendre je n’ai réussi à les déchiffrer qu’avec ma prof de couture lol
    Au final quel magazine couture est le meilleur ??
    Cousettement^^, B.A

    • Bonjour B.A., merci pour ton message, quant à trouver le meilleur… J’ai envie de dire qu’il n’y en a pas, ils ont chacun leurs avantages et inconvénients. Tendance Couture a des explications top et des modèles sympas mais le mag est moche et dur à trouver, Maison Victor est magnifique mais les modèles sont basiques et je le trouve cher, Fait Main est joli et aéré mais un peu mémère, Elena a des modèles faciles mais fait mal aux yeux niveau photos…
      J’ai prévu de faire un petit tour des magazines de couture prochainement dans un article… mais pas évident, car j’en trouve chaque mois de nouveaux !!

      • Bjr

        excuse moi je n’avais pas vu ta réponse oula depuis aout ?? deja ! je suis revenue ici car j’aime beaucoup ce blog et j’ai vu tes conseils … merci beaucoup ) je vais essayer de me procurer les magazines que tu as cité si je les trouvent ! merci encore

  • J’arrive à un point où je n’achète que très rarement de nouveaux Burda. J’en ai tellement que je trouve tout ce que je veux dans mes nombreux Bubu, mes années préférées étant 2007 à 2010 (environ !) 🙂

    • Je n’ai pas démarré aussi tôt que toi, mais effectivement il y a des pépites dans les Burda 2009-2010 que je possède ! Personnellement je ne l’achète plus systématiquement, non plus. Uniquement lorsque plusieurs modèles de font de l’oeil et que je n’ai pas d’équivalent. Ca doit arriver 3-4 fois par an. C’est d’ailleurs le cas sur celui de juin avec de jolies robes et tops !

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